Le bail rural à long terme est un contrat de location portant sur un bien à vocation agricole (foncier ou bâtiment) d’une durée minimum de 18 ans.
Les notaires du réseau Ruranot reviennent sur ses principales caractéristiques ainsi que sur les avantages qu’il présente.
1. Caractéristiques du bail à long terme
Bail écrit
Le bail rural à long terme est encadré par les articles L 416-1 et suivants du Code rural et de la pêche maritime (CRPM). Il doit être établi par écrit, sous la forme authentique, devant notaire. Il est conclu pour une durée minimum de 18 ans.
Tout comme pour le bail ordinaire, le preneur d’un bail rural à long terme peut être une personne physique ou morale, à la condition qu’il exerce une activité agricole, au sens de l’article L 311-1 du CRPM.
Le bailleur peut également être une personne physique ou morale. Il doit être plein propriétaire des terres ou bâtiments, qui font l’objet du bail. Dans le cas de biens démembrés, la signature du bail nécessite l’accord de l’usufruitier et du nu-propriétaire. Si les biens sont détenus par une indivision, tous les indivisaires doivent donner leur accord préalable à la réalisation du bail.
Renouvellement
Le bail rural à long terme est, par principe, renouvelable par tacite reconduction par période de neuf ans. Le bail renouvelé est soumis aux mêmes clauses et dispositions que celles prévues dans le bail initial.
Le propriétaire peut s’opposer au renouvellement du bail à long terme, dans des conditions bien précises prévues par la loi et notamment s’il souhaite récupérer les biens loués afin qu’ils soient exploités par lui-même, son conjoint, un ascendant ou un descendant. Dans ce cas, il doit aviser le fermier de son intention en lui adressant un congé pour reprise au moins dix-huit mois avant la date du renouvellement, par acte d’huissier.
Voir aussi : Droit de reprise du bailleur
2. Avantages du bail rural à long terme
Le bail rural à long terme présente des avantages aussi bien pour le fermier que pour le bailleur.
Pour le fermier
La durée plus importante d’un bail à long terme, par rapport à un bail rural ordinaire (9 ans), sécurise davantage le fermier qui est assuré d’exploiter les biens agricoles au moins pour 18 ans.
Pour le propriétaire
Montant du fermage
Dans la plupart des cas de figure, les parties au contrat décident qu’un loyer (fermage) sera versé au propriétaire en échange de la mise à disposition des biens à vocation agricole. Le bail rural à long terme ayant une durée plus importante que le bail rural ordinaire de 9 ans, un loyer plus conséquent est versé au propriétaire en contrepartie. Son montant est fixé selon des minima et maxima, déterminés par arrêté préfectoral pour chaque département, avec indication de la majoration possible pour tenir compte de la longue durée du bail.
Fiscalité
Les biens ruraux soumis à un bail à long terme bénéficient, sous conditions, d’une fiscalité avantageuse lorsqu’ils font l’objet d’une donation ou d’une succession. L’article 793-2 du Code général des impôts prévoit une exonération des droits de mutation à titre gratuit à concurrence des trois quarts de la valeur de ces biens à usage agricole dans la limite de 300 000 € et à concurrence de la moitié de leur valeur au-delà. Cette exonération partielle s’applique à la condition que le bénéficiaire de la donation ou de la succession reste propriétaire du bien durant 5 ans.
A souligner que pour les donations intervenues au profit du preneur ou d’un de ses proches parents, l’exonération ne s’applique que si le bail a été consenti depuis au moins deux ans à la date de la donation.
Les bailleurs soumis à l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui possèdent des biens ruraux faisant l’objet d’un bail à long terme peuvent bénéficier d’une exonération partielle de l’IFI qui s’élève jusqu’à 75% de leur valeur jusqu’à 101 897 euros. Au-delà de ce seuil, l’exonération est de 50 %.
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